Un orgue Romain.
Enfin ... une reconstitution !
Au
cours d'une fouille d'une villa romaine à Acquincum, en Hongrie, en 1931,
on a retrouvé les débris d'un orgue du 2e siècle ap JC. A partir de ces
vestiges, Angster, un organier Hongrois, a reconstitué l'orgue tel qu'il
devait être.
4 jeux de 13 notes.
Une brochure publiée en 1954 par J. COLIN, à Bruxelles,
et extraite de "L'Antiquité Classique" nous apprend :
"Dans la partie sud de la ville bourgeoise (d'Acquincum), près
de la porte tournée vers le camp, on a retrouvé les restes
de la maison du collège des pompiers. L'orgue, dont les débris
assez complets ont été trouvés dans la cave, est
un monument unique dans le monde romain.
Il porte une inscription indiquant sa donation au collège par son
Préfet.
Il est composé de 13 tuyaux en quatre registres et d'un réservoir
hydraulique en bronze, dont l'eau pressait l'air dans les tuyaux.
Les pompiers jouaient probablement de cet orgue dans l'amphithéâtre
de la ville bourgeoise".

Dessin explicatif du fonctionnement de l'hydraule :
La
pression de l'air était obtenue en pompant celui-ci sous une cloche en
bronze (pnigée) plongée dans une bassine d'eau.
Le niveau d'eau baisse sous la cloche, monte dans la bassine, créant une
pression qui se mesure en mm de colonne d'eau en fonction de la différence
de niveau.
1 bar, c'est 1 kg par cm² soit 10000 mm (10m) de colonne d'eau.
Actuellement les orgues fonctionnent à des pression comprises entre 70
et 130 mm de pression.
On voit, d'après la dimension du soubassement de l'hydraule que celle-ci
devait parler à des pressions supérieures, 300 ou 400 mm, ce qui en faisait
des instruments puissants que l'on utilisait dans les fêtes et au cirque.
La
cloche est en forme d'entonnoir renversé. Plus le niveau d'eau baisse,
plus la surface est grande afin d'atténuer les différences de pression
dues aux coups de pompes.
Les différents jeux étaient chacun sur une laye alimentée en air par
des robinets (on les voit sur le côté droit).
Les touches en forme d'équerre tractent une plinthide, règle de bois munie
de perforations qui viennent sous le pied de chaque tuyau quand on appuie
sur la touche.
L'orgue d'Acquincum comportait des tuyaux à bouche (à embouchure de flûte)
que l'on accordait en déplaçant un petit piston en bois. Cet orgue ne
devait donc pas être puissant et réservé à un usage
domestique.
Au cirque et pour les fêtes, il est plus probable que l'hydraule était
équipée de tuyaux à anches.
Les pistons d'accord de l'orgue d'acquincum d'une part, et les tuyaux
à anches dans l'iconographie d'autre part, ne nous permettent pas de connaître
ni la tessiture ni l'accord des ces orgues romains.
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