ABéCéDaire de l'orgue: H comme Houdan L'orgue de Houdan

 

A Houdan, il n'y a pas que des poules.

Il y a une équipe de Hand-ball. http://Ushhandball.free.fr

Il y a surtout un orgue qui a eu beaucoup de chance puisque, pratiquement muet depuis la fin du 19e siècle et démonté en 1931, sa tuyauterie est restée sur place, éparpillée sur la tribune, jusqu'en 1970.
Il est, grâce à ces avatars, parfaitement intact et complet, aux tuyaux neufs près, refaits à l'identique, pour remplacer ceux trop abîmés par 40 ans de séjour sous les déjections des pigeons et des chauves-souris.
Les modèles sont toujours conservés dans le soubassement, à titre de témoins.

Même les trois soufflets cunéiformes d'origine sont toujours en service. (Soufflets en forme de "coin", comme des soufflets de forge, que l'on gonfle et que l'on laisse redescendre, seuls, sous leur propre poids pour fournir un vent régulier). Il y en a trois afin que pendant que l'on gonfle le premier, le deuxième est à moitié de sa course et fournit tout son air, et le troisième finit de se dégonfler. Voir la "coupe d'un orgue".

L'orgue de Houdan est un rare témoin de la facture de Louis-Alexandre Clicquot (le père de François-Henri) qui a construit peu d'orgues neufs.
Celui-ci a été construit en 1734.
Louis-Alexandre a réalisé là "un orgue de 8 pieds en résonance" qui comporte 21 jeux sur 3 claviers et un pédalier de deux octaves.

Le pédalier "à la française" (photo) ne comporte pas de jeux. Il tracte en permanence les touches du clavier de Grand Orgue (le deuxième). On dit qu'il est "en tirasse permanente".

Le clavier de Grand orgue peut être accouplé à celui de positif (le premier) en le faisant glisser sur ce dernier. On appelle cela un "accouplement à tiroir".
Vous remarquerez que j'ai parlé du clavier DE positif et non DU positif. Regardez la photo, il n'y a pas de positif de dos.
Les jeux du positif sont en "gravures intercalées" avec ceux du grand-orgue.

Afin d'équilibrer les plans sonores, Louis-Alexandre n'a placé au grand-Orgue qu'une fourniture de 4 rangs, le plein jeu 5 rangs (fourniture et cymbale sur le même registre) répondant au clavier de positif. Ainsi les pièces brillantes seront jouées sur le clavier de positif et la pédale pourra faire résonner la trompette du grand orgue.
Le troisième clavier commande les jeux d'un petit sommier de récit (une trompette et un cornet) sans abrégé intermédiaire. C'est d'ailleurs marrant, quand on fait glisser le clavier de GO pour l'accoupler au positif, on entraîne par le même mouvement le clavier de récit et on voit alors les touches se relever car on met alors les fils de traction encore plus en biais.

Bien sûr, cet orgue a gardé le "ton de chapelle", un ton sous le diapason actuel, et est accordé en "mésotonique".

C'est Robert Boisseau qui a été l'artisan de cette magnifique restauration.
Un témoin authentique unique.


1er Clavier (Positif - 48 touches) 2ème Clavier (Grand-Orgue - 48 touches) 3ème Clavier (Récit - 25 touches, du Do3 au Do5)
Bourdon 8,
Flûte 4,
Doublette 2,
Plein jeu V
Nazard 2 2/3,
Tierce 1 3/5,
Cromorne 8,
Bourdon 8,
Montre 8,
Prestant 4,
Doublette 2,
Plein jeu IV,
Nazard 2 2/3,
Tierce 1 3/5,
Quarte de nazard 2,
Trompette 8,
Clairon 4,
Voix humaine 8,
Grand cornet V
Cornet V,
Trompette 8
Pédalier à la française tirant les deux premières octaves du clavier du Grand-Orgue.
Tremblant fort et tremblant doux.

 

Nous pouvons voir l'historique détaillé de cet orgue sur le très beau site de l'AROH :

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