U comme Uzès

Les orgues de Saint Théodorit d'Uzès ont été commandées par l'évêque Michel II Poncet de la Rivière le 1er septembre 1679 au R.P. François CASTIE, capucin de l'ordre de Saint François "de Guyenne la Ressente", qui était probablement une division des Franciscains de l'Aquitaine Nouvelle.

Le buffet a été construit par Pierre BISCARAT, ébéniste de Pont Saint-Esprit, et doré en 1685 par J. Rouveyre, de Montpellier.
Une autre source de documents, plus sûre, précise que les volets et le buffet ont été peints début 1686 par le sieur POUVEILLE

Il a été restauré en 1770 mais les sommiers anciens ont été conservés.
" ... et ils constituent la base la plus solide pour reconstituer la composition de l'instrument du 18e siècle". (17e ou 18e ?). On en déduit la disposition d'un grand "huit-pieds" avec bourdon de 16, et un clavier de Récit attesté en 1795.
Un devis du facteur Rousselot, de Nîmes, au début du 19e siècle, envisage d'accorder les "34 jeux de l'orgue".

En 1820, il est question de réparations et les devis se succèdent mais sont systématiquement écartés, faute de crédits.
L'orgue dépérit.
Toutefois des travaux assez importants ont été effectués en 1841 par le facteur d'orgues ROI, de Nîmes.

Voyageur de commerce pour Daublaine et Callinet, l'organiste parisien Danjou estime les travaux effectués par ROI insuffisants et propose un projet de transformation qui est accepté par le conseil de fabrique.
En 1844 Callinet termine la reconstruction avec 11 jeux supplémentaires et un pédalier agrandi à 25 notes. 20 jeux du 18e siècle sont conservés; les plein-jeux et le grand jeu (ensemble des anches et des cornets) n'ont pas subi de mutilation mais les "mutations simples" ont été sacrifiées (Tierces, Gros nasard, larigot, flageolet, ...)

S'il conservait sa prestigieuse façade et quelques jeux anciens, l'orgue perdait son unité et son équilibre. Il ne répondait plus à la formule du classicisme sans satisfaire pour autant aux exigences du répertoire romantique.

En 1950, l'orgue commence sérieusement à fatiguer.
La situation s'aggrave d'année en année et suscite en vain des cris d'alarme.

Entre 1963 et 1964, Alfred Kern - en liaison avec Alexandre CELLIER - le restaure en conservant soigneusement les 20 jeux du 18e siècle, en virant les jeux romantiques mal intégrés dans cet ensemble classique, en reconstituant à partir des tuyaux de Callinet les jeux disparus et en rajoutant un plein-jeu de 3 rangs au récit sur un sommier neuf.

Le buffet est de style provençal avec 5 tourelles et 4 plates-faces. (Voilà une légende à laquelle il serait bon de tordre définitivement le cou!).
Le positif est une réplique du grand buffet.
L'élégance et la richesse de la décoration contrastent avec l'austérité de l'édifice et la nudité de la pierre.
Les volets, en toile peinte tendue sur un châssis, corrigent, dans cette architecture, une dominante de trop stricte verticalité. L'or prodigué sur fond gris en moulures, ciselures, frises et guirlandes confèrent à l'ensemble une splendeur unique. Ces volets sont authentiques.

Marie-Claire Alain a beaucoup oeuvré pour le rayonnement de cet instrument et y a réalisé des enregistrements (Erato).

Ce qu'il y a de bien, aussi, c'est le bouton de minuterie pour éclairer le buffet sans qu'il y ait besoin de "mettre un pièce dans la fente".

Composition à la suite de la restauration d'Alfred KERN :

Acc. Pos/GO à tiroir - Tirasses

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A ce jour une étude des éléments décoratifs et des volets est entreprise en vue de leur restauration. A cette occasion, une photo de l'orgue volets fermés a été réalisée - Du jamais vu !


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DGW - Révision octobre 2007 -
DGW - Révision juin 2009, grâce à un courrier de M. Jean VERGER qui m'a apporté des éléments importants sur l'histoire de cet instrument.

Cliché en noir et blanc : carte postale ancienne.
Cliché en couleur "ouvert": "DGW-Orgues à nos logis"
Cliché "volets fermés" avec l'aimable autorisation de Roland Galtier.
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