ABéCéDaire de l'orgue:
A comme
Armand-Louis
Un orgue positif pas comme les autres!

 

"Armand-Louis", c'est mon orgue positif, celui que j'ai construit en 1992.

A l'usage de ceux qui voudraient en faire autant, et c'est pas bien difficile, je détaille quelques épisodes de sa construction.

François-Henri - 5 jeux 1/2 - 1970Prolégomènes:

J'ai repris une disposition que j'avais déjà utilisée en 1970 pour la construction de mon premier orgue: "François-Henri". ----------->
D'ailleurs, Armand-Louis était, au départ, la réfection à neuf de ce premier. L'opportunité de récupérer une tuyauterie neuve m'a fait envisager la construction d'un second, adapté à recevoir cette tuyauterie qui se composait d'un prestant de 4 pieds, d'une flûte à cheminée de deux pieds, d'un larigot et d'une tierce.

Restait, pour le compléter, à construire un bourdon de 8 pieds et à trouver un deux pieds "ouvert".

Autant le premier, François-Henri, avait déjà été un défi - faire rentrer un positif de 5 jeux dans une Renault 4 - Armand-Louis en était un autre.
Pas de problème de véhicule, maintenant j'ai un fourgon. Non. Seulement un problème de tirasse pour pouvoir installer un pédalier sans avoir à raccorder et détacher tous les fils de traction du pédalier vers le clavier à chaque déplacement.
Pouvait-on envisager une tirasse électrique?
Oui ! Avec le tout nouveau système MIDI (en 1981).
puis, tant qu'à faire une tirasse MIDI, pourquoi ne pas l'étendre à tout le clavier pour pouvoir piloter cet orgue à partir d'un ordinateur 'séquenceur'.
Puis, tant qu'à faire un système MIDI de pilotage (MIDI in), pourquoi également ne pas envisager un système MIDI qui permettrait au clavier de piloter toute lutherie électronique (MIDI out).

Ainsi, de réflexions en reflexions, j'en suis arrivé à prévoir un orgue intégralement à double commande, mécanique et électrique.
Ces réflexions m'ont pris 10 ans, jusqu'en 1991, quand j'ai entrepris concrètement la construction.

Construction:

Composition définitive prévue,

Bourdon 8', tout en bois, commandé chez Laukhuff. La flemme!
Prestant 4', tout en étain, neuf, sur les tailles de celui du positif de Souvigny.
Flûte à cheminée 4' - celle de deux pieds décalé en 4' - avec emprunt de la première octave sur le bourdon.
Flûte de 2' - un joli flageolet conique de Victor Gonzalez -
Larigot flûté - taille de celui de Malaucène -
Basse de 1 principal et dessus de tierce principalisé, taille de celle de Roquemaure.

Doubles registres superposés, l'un coupé en basse et dessus entre ut et ut# à 440, l'autre, sur toute l'étendue, à commande électrique.

Double traction des notes du clavier de 56 notes - l'une mécanique à fils et poulies - et l'autre électrique avec des électro-aimants à tirage direct.
Clavier transpositeur par déplacement de la mécanique directement à l'arrière des touches, et électrique par l'intermédiaire d'un "mergeur" MIDI.

Pédalier 30 notes en tirasse électrique par l'intérmédiaire d'un expandeur MIDI construit par Bernard Thourel, à Castanet Tolosan.
Voir Orgues d'Oc.

<<--- Sur la photo, on voit la structure générale.

Le sommier, qui est réalisé avec deux plaques de contreplaqué, les gravures étant constituées de règles de contreplaqué de 3 mm s'insérant dans une rainure pratiquée dans les deux plaques. On voit ces gravures à l'arrière. La plaque supérieure tient lieu de table.

Le sommier est posé sur les basses de bourdon couchées entre lesquelles j'ai disposé le ventilateur électrique et une "boite à vent", c'est à dire un régulateur de pression à membrane.----->

Sur la table, une double chape, la première pour les registres électriques, la deuxième pour les tuyaux, sur les registres mécaniques coupés en basse et dessus.On voit sur le côté les épées basculante pour commander simultanément les registres situés sous le sommier, pour les basses du 8' et du prestant 4' qui sont "postés", ce qui signifie que ce sont des tubes de carton qui conduiront le vent jusqu'à leur pied.

Les autres tuyaux sont "sur leur vent", enfin presque, puisque l'on voit aussi les tubulures sur le dessus qui sont disposées pour alimenter la deuxième octave du prestant de 4' qui est étalée sur 1 rang sur la place laissée libre par les postages des graves qui sont dessous. On en profite pour la disposer en deux ensembles ut et ut# afin d'éviter les phénomènes d'entrainement. 3e registre en partant du bas.--->

Pareil pour la deuxième octave du bourdon de 8' qui est posée sur blocs d'alimentation, (premier registre), pour laquelle s'ajoutent les tubes d'emprunt pour la première octave de la flûte de 4, (2e registre).

A l'avant, la laye contient les soupapes tractées par des fils de "dacron" à partir du clavier.
L'abrégé est constitué de poulies, également à l'intérieur de la laye.

A côté du clavier (sur la photo du haut), le câble en nappe à 57 conducteurs sert pour la commande des électro-aimants qui sont aussi dans la laye. En effet, la laye contient 57 soupapes, pour 56 notes, la gravure entre ut3 et ut#3 est inactive pour laisser plus de place pour le débattement entre les registres basses et dessus. Cette 57e gravure ne comporte qu'une traction électrique, pour un accessoire ou un effet quelconque à prévoir. Un cymbelstern? Un rossignol? Un tremblant?

En disposant les électro-aimants tête bêche, on arrive à avoir la traction "à la division", c'est à dire directement sur les soupapes. Les soupapes possèdent donc deux points de traction, au milieu pour les électros, et au bout pour la traction manuelle.Les soupapes sont axées en queue sur pivot.

Le faux sommier, plaque percée destinée à maintenir les tuyaux verticaux au niveau du pied, est double. C'est à dire qu'il y en a deux, afin que, si un tuyau se déboite pendant le transport, celui-ci ne se mette pas de travers et puisse retomber dans son trou de chape.
La perce à l'emplacement des tuyaux a été réalisée à la fin du montage, les faux sommiers étant alors appliqués sur la chape supérieure. On perce ainsi à la fois, bien verticalement, la table, les registres, les chapes les faux sommiers.Ainsi est-on sûr que les trous sont bien alignés et que les pieds des tuyaux ne seront pas en forme de S. Le diamètre des perforations est adapté après pour chacune des pièces.

Les tirants de registres mécaniques sont à balancier derrière la plaque de console, puis à pilotes tournants au niveau des registres. (Voir détail).

Les moteurs des tirants de registres électriques sont sous le sommier, où l'on voit également la chape des basses de 8' et de 4' postés.

Les deux trous en haut à gauche et en bas à droite sous le sommier, sur la photo de droite, sont des trous pour l'alimentation en vent de la laye, par l'intermédiaire des canaux laissés libres et larges à l'extrémité du sommier, à droite et à gauche des gravures. Sur la photo de gauche, on voit le porte-vent (gros tube vertical) qui va de la soufflerie à la partie gauche du sommier et de la laye. Les petits tubes sont les postages des basses du bourdon.

Puis après, il n'y a plus qu'à emboucher les tuyaux, les poser, les harmoniser, les égaliser et les accorder!

De la droite vers la gauche, sur la photo de droite, on voit le bourdon de 8', en bois, la flûte à cheminée de 4', le prestant de 4', le flageolet de 2', le larigot et la basse de 1'. Le dessus qui manque était occupé par une tierce qui a réintégré son orgue d'origine, à savoir François-Henri, où il complète un dessus de cornet décomposé. Ici, il dissociait trop et n'avait aucune utilité pour la registration.J'y envisage plutôt un dessus de doublette 2'.--->

<<--- Détail du clavier avec ses cartes électroniques correspondant aux contacts électriques. Le codeur MIDI est fixé sur le faux-sommier.

<---Complètement à l'arrière des touches, les écrous de réglage de la traction mécanique. Ces écrous sont juste fixés dans une fente. On peut les sortir pour déplacer le clavier afin de transposer, puis les remettre en décalage pour un diapason "LA" à 390, à 415, à 440 ou encore à 470. La pose d'un si° pour tous les jeux permet d'avoir un ut1 pour la transposition à 415.

 

Au premier plan, les commutateurs électriques pour les registres complets. Au dessus, les boutons de tirage mécanique des jeux côté "basses". Il est évident qu'il faut ouvrir les deux registres d'un même jeu pour avoir du son. Soit tous les registres électriques pour avoir les registres mécanique actifs, soit tous les registres mécaniques pour avoir les registres électriques actifs, bien pratiques pour les accompagnements.

Le pédalier, lui, est équipé d'ampoules à contact magnétique sous vide (ampoules "Reed" ou "Ils"). le codeur MIDI est fixé sur la joue du pédalier (en bas à gauche).
Les aimants permanents sont collés sur une équerre en aluminium qui est fixée sous chaque marche du pédalier. Ainsi, on peut régler le contact avant que la colle ne soit sèche (colle caoutchouc).

 

... Et le voilà tout monté, avec ses basses de prestant de 4' postées en angle sur le côté gauche et prêt à servir avec ses propres jeux et des jeux numérisés ajoutés par un expandeur Hohner (console au premier plan de la photo).

La laye est close par une feuille de plexiglass qui permet de visionner la mécanique. Les Anciens appelaient aussi la laye: "le secret". Ce n'en n'est plus un.

et pour l'écouter: C'est pas vrai! C'est pas lui!
Enfin ... là, c'est vraiment lui, piloté par un séquenceur : La Romance, de Balbastre. 1,3 Mo. (voir: "interprétation")

 

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