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G comme Gonesse |
L'orgue de l'église
Saint Pierre - Saint Paul |
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Donc, finalement, voilà ce que ça devait donner avant l'élargissement.
Notes. Je dois à Jean-Marc Baffert, éminent musicologue, les précisions suivantes sur l'orgue de Gonesse qu'il connaît bien et qui viennent contredire en partie les assertions de l'inventaire des Orgues d'Île-de-France. Qu'il en soit ici remercié. De l'Orgue de Gonesse, nous connaissons plusieurs représentations
du XIXe siècle.
La première image, datée de 1839, représente la moitié droite de l'instrument ainsi qu'un tuyau de Montre et l'un des médaillons du soubassement. C'est la seule à montrer le mouvement des bouches de Montre. Elle montre, en outre, que l'élargissement est antérieur à l'intervention de Abbey. Quand ? Nous y reviendrons. Par contre elle montre 4 médaillons pour une moitié de buffet alors qu'il n'y a de place que pour 3. De plus, leur disposition n'est pas celle d'aujourd'hui. Les aurait-on changé de place ? Gailhabaud 1856. Jules Gailhabaud consacre deux planches à l'Orgue de Gonesse dans son étude sur l'Architecture du Ve au XVIIe siècle. L'une réunit deux tuyaux décorés de la façade, un des six panneaux du soubassement, une coupe de l'instrument. Cette coupe est surprenante : le positif y est représenté alors qu'il est absent de l'autre planche qui, de plus, montre l'Orgue sans les ailes ajoutées. Cette planche ne montre pas l'orgue tel qu'on pouvait le voir mais l'idée de l'instrument originel tel que se le figurait Gailhabaud. C'est ce qui a induit en erreur nombre d'auteurs sur la date de rajout des ailes.
Le photographe Séraphin Médéric Mieusement effectua une série de prises de vue de l'église de Gonesse. Bien sûr, une photo de l'orgue nous le montre avec les ailes mais, de plus, le grand corps semble moins élevé qu'actuellement. Ces documents, et d'autres que l'on peut découvrir dans la communication de Jean-Marc Baffert dans le Bulletin de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Gonesse et du Pays de France - N° 12, 1998, contribuent beaucoup à la connaissance de l'histoire de l'orgue et soulignent les limites et les imperfections de l'iconographie. Histoire de l'Orgue. Après une origine assez floue qui ne nous laisse comme trace que le travail de décoration effectué sous François 1er par Antoine Félix, on ne peut tirer comme certitude qu'une construction de l'orgue vers 1528, ce qui ne remet toutefois pas en cause la date de 1508 bien qu'elle ne soit confirmée nulle part hors le buffet. De plus, cette indication est sur un panneau récent et date du 19e siècle. En 1579, Jean Gondouin, que l'on connaît pour être probablement un des maîtres de Crépin Carlier et qui travailla aussi à l'orgue de la Cathédrale de Laon. Jean Gondouin, donc, s'engage à relever l'instrument de Gonesse, raccommoder la mécanique et la soufflerie, refaire le tremblant et quelques détails. Des travaux du facteur parisien Nicolas Pescheur sont attestés en 1613. On peut conjecturer qu'il s'agissait de porter l'étendue l'instrument à 48 touches et de refaire la soufflerie. Il est fort probable que ces travaux aient également consisté à déplacer l'instrument contre la façade ouest et que c'est à cette occasion qu'il a été juché sur une tribune renforcée par une poutre et que des panneaux ont été ajoutés latéralement à la tribune en nid d'aigle d'origine qui devait, elle, se situer sur un côté de la nef, comme à Lorris. En 1667 Adrien Bunel, par ailleurs concepteur de l'orgue (voisin) de Villiers-le-Bel, construit un positif-écho de 3 jeux. En 1675 François Ducastel effectue une visite qui nous laisse la première composition connue de l'orgue : Grand-Orgue Positif (intérieur) Écho Pédale En 1681, pour remplacer le positif intérieur défectueux,
François Ducastel s'engage à construire un positif
séparé sur un sommier de 48 notes et capable de recevoir
7 jeux. Il y fera une Montre neuve et réemploiera le Bourdon, la
Doublette et la Tierce. Il fera un Nasard avec les tuyaux de la Flûte.
Il propose également de regarnir de "langues et rasettes"
les pédales qui étaient donc des anches, au nombre de 17. En Juillet 1696, Jean Bessart, "facteur modeste et qui
se savait tel", propose de refaire à neuf les sommiers
du Grand-Orgue. Avec le Bourdon de 16', l'élargissement du buffet
est rendu obligatoire. En 1735 Jean Renauld effectue un relevage complet de l'instrument à la suite de la réfection des trois soufflets. Il installe un Clairon neuf, un tremblant doux et un sommier neuf au positif. Sous la révolution, il est question de vendre l'instrument à
deux reprises. En l'an III la décision est ajournée. En
l'an IV, l'instrument "qui vaut à peine les frais d'une
réparation ou d'une démolition" est jugé
"dans un état de dépérissement préjudiciable
aux intérêts de la République". La suite, on la connaît, elle est résumée au début
de cette page à l'erreur de date de l'élargissement près.
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