Le Traité de
Henri Arnaut de Zwolle

Folio 130

 


Construction des sommiers
d'orgues portatifs

Planche XI
Ceci est la face inférieure du sommier dont les tuyaux forment une mitre épiscopale: le dessin de la face supérieure est à la page suivante.
Ces fentes ne sont pas tracées en ligne droite en ce qui concerne les notes qui leur correspondent; c'est pourquoi j'ai tracé en bas, à la plume, des lignes incurvées vers les notes qui leur correspondent, et ces fentes doivent descendre en ligne droite vers leurs notes, que le tracé soit ou non perpendiculaire.
Premier chevalet
Second chevalet
3e chevalet
4e chevalet
Sommier

Textes correspondants aux renvois en bas de page.
- 1 -

- 2 -
- 3 -
(Dessin du troisième système de Dulce Melos)
Dessin du dessous du sommier de portatif:
En haut: la ligne AB,
En bas, la ligne CD.

 

Les conduits ménagés dans la planche inférieure du sommier sont les suivants: h, c, cis, d, dis, e, fis, g, gis, h', c', a' et sont 12 en tout.
Mais les conduits dans la planche supérieure de ce sommier, dont le portatif est fait en manière de mitre épiscopale, sont tous les
autres et sont au nombre de 22, savoir f, a, b, cis', d', dis', e', f', fis', g', gis', a', b', h", c", cis", d", dis", e", f", fis", g".
Item tous les conduits qui correspondent aux cercles inférieurs sont faits dans la partie ou planche inférieure du sommier, mais tous les conduits correspondants aux cercles supérieurs sont faits dans la planche supérieure du sommier.
Forme du ressort dont le pied recourbé pénètre dans la soupape et à l'autre extrémité se trouve dans une fente qui passe sous toutes les soupapes; et il vaut mieux que les soupapes ne soient pas trop larges, mais assez hautes, acec une arête, afin qu'elles ne s'incurvent pas facilement.

DGW: Le petit portatif à 14 notes que j'ai construit d'après Henri Arnaut de Zwolle

(Ecrit d'une autre main: "première main", peut-être un médecin, confrère d'Arnaut)
Pour faire un tuyau solide et tout-à-fait excellent, prenez deux livres d'étain de bonne qualité et pur, et une livre de plomb pur, et faites les fondre ensemble jusqu'à ce qu'une couleur bleue ou azurée apparaisse nettement ou qu'une écume se forme; ensuite ajoutez-y une once de mercure et mélanger bien pendant le temps d'un miserere avec un bâton ou un fer, et, si vous voulez, ajoutez une demi-once d'étain ou un peu moins - et il s'agit de l'étain de glace - et prenez garde à la vapeur de mercure car c'est un poison.

 

 

Textes du folio 130, correspondants aux renvois:

- 1 - Notez que les gravures de la surface inférieure du sommier des portatifs doivent être recouvertes de cuir blanc bien tendu qu'on collera sur elles et mettra sous presse et les trous des notes, sur ladite surface inférieure, qui doivent être plus larges à l'extérieur et plus étroits au dedans, doivent être recouverts de cuir blanc que l'on collera de manière molle et lâche; et, avec un bâton arrondi au bout, on doit faire des boursettes dans les trous des pilotes de sorte que les têtes entrent largement dans la laye. Et toutes les soupapes doivent, dans leur partie inférieure par laquelle elles joignent et ferment les gravures, être de même recouvertes de cuir blanc. Item, les conduits de la planche inférieure du sommier et aussi les conduits de la planche supérieure doivent être fermés en collant du cuir blanc tendu contre chacune des planches, et il ne faut mouiller que le cuir seul, et le côté poil, dans toutes les choses susdites, doit être toujours collé contre les planches et les bois, parce que plus lisse. Percez ensuite le cuir dans le sens des conduits, là où ce sera nécessaire; et les deux planches du sommier en collant leurs cuirs ensemble, et alors il faut coller des pièces de cuir au dos du sommier, c'est à dire des deux côtés par lesquels le sommier est collé dans l'instrument, afin d'éviter que l'air sorte.

- 2 - Item on peut faire dans les portatifs un double soufflet, semblable à un soufflet d'orfèvre, et, en ce cas, on le place en bas, au dessous des touches.
Notez que, dans les portatifs, on peut faire un double soufflet fournissant de l'air de façon continue, et, en ce cas, le soufflet a une planche médiane également munie d'une soupape, et la partie supérieure du soufflet envoie son air par un autre conduit jusqu'à l'entrée du sommier, et pendant ce temps reçoit son air de la partie inférieure du soufflet par une certaine soupape.

- 3 - Notez, pour la surface inférieure du sommier, qu'il faut diviser la ligne AB en autant de parties égales qu'il y a de notes au total, soit tons, soit demi-tons, et marquer la division par des points. Puis, il faut diviser la ligne CD en autant de parties égales qu'il y a de tons seulement, et marquer la division par des points, puis marquer les demi-tons entre leurs tons, là où ils doivent être. Alors, ceci fait, le nombre de divisions de la ligne CD avec ses demi-tons est égal au nombre des celles de la ligne AB. Puis tracez des lignes droites descendant de la ligne AB vers chacune des divisions de tons et demi-tons, car sur ces lignes seront les gravures sur lesquelles ferment les soupapes; et de la même façon on divise et on fait les gravures des surfaces inférieures de tous les sommiers, quelle que soit leur forme. Et notez que, dans ce sommier ci, les gravures sont plus courtes pour les flûtes antérieures du portatif, et elles correspondent aux tuyaux ménagés dans la planche inférieure du sommier; et les gravures plus longues correspondent aux flûtes postérieures du portatif, et de même aux conduits ménagés dans la partie supérieure de la planche.
Item, les soupapes doivent être collées sur la ligne AB par leurs queues faites de cuir blanc, et ensuite sur cesdites queues, sur la longueur de la ligne AB doit être fixé un long morceau de bois afin qu'elles restent plus solidement, et il faut poser de tout petits clous en fil de fer entre les soupapes, afin qu'elles restent à leur place et n'oscillent pas de côté et d'autre.

 

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