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Le Buffet d'orgue
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Le buffet est le meuble qui contient l'ensemble des jeux de l'orgue,
les sommiers qui les supportent, la mécanique qui les fait parler
à partir des claviers. Les tuyaux que l'on voit généralement
sur la façade ne concernent que certains tuyaux de un ou deux registres
alors que le buffet peut en contenir plusieurs centaines répondant
à plusieurs dizaines de registres. Curieusement, alors que l'orgue existe depuis l'antiquité, ce n'est qu'au cours du 14e siècle qu'il a été doté d'un buffet pour l'abriter. Antérieurement, il était recouvert d'une housse ou d'une tenture qu'il fallait retirer à chaque usage. Cela correspond aussi à l'époque où il s'est fixé, plaqué contre un mur ou encore juché sur une tribune ou un jubé. Jusqu'à la révolution française, le buffet était construit par un huchier, décoré par un peintre et les parties sculptées l'étaient par un sculpteur, le système des corporations interdisant au facteur d'orgue de réaliser lui même ces travaux. A ce sujet, une mésentente entre les facteurs et les décorateurs eut pour résultat, au 18e siècle, que les facteurs d'orgues décrétèrent que leurs buffets n'avaient plus besoin d'être décorés et furent, dès lors, peints en blanc ou en imitation bois. La peinture était un excellent moyen de protection du bois contre les prédateurs. Au 19e siècle, bon nombre d'orgues furent repeints couleur chocolat "pour les embellir". C'est pour cette raison que maintenant, lors des restaurations, on se contente de mettre le bois à nu, mais ce n'est pas ainsi qu'ils étaient à l'origine. Comme tout meuble, le buffet de l'orgue a été le sujet
des modes de chaque époque. Son esthétique, sa beauté
et souvent le luxe de sa décoration vaut qu'on lui consacre une
attention toute particulière. Très tôt l'orgue a eu
un rôle décoratif au même titre que l'Autel, les fonds
baptismaux ou même les vitraux. Nous allons maintenant étudier l'esthétique du buffet d'orgue
dans un ordre chronologique.
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![]() Halberstadt 1360 C'était un orgue monumental, pour l'époque, qui comportait plus de 400 tuyaux qui répondaient à deux claviers et un pédalier d'une octave. Il fallait être deux pour le jouer. |
L'orgue médiéval Bon ! Je sais, pour une évolution
en France, ça commence mal !
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Sion - (CH) 1436 |
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Stockholm 1370 - Bon ! La dessus, on ne voit pas grand chose vu que la partie supérieure a été sciée. Mais il est intéressant de remarquer les trous des 18 touches du clavier et des 8 marches du pédalier qui nous donnent l'étendue. Le sommier comporte 26 gravures: le pédalier avait donc son propre jeu. |
Stockholm - 1400 - Celui-là est plus complet. Construit dans une stalle, Il a un clavier de deux octaves et 8 notes de pédalier. Il a son sommier. Il ne lui manque que les tuyaux. |
Salamanque - 1422 (?)
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Reims - Cathédrale - 1487 (Positif de 1570). ![]() |
Il subsiste peu de buffets, et bien sûr, aucun instrument. |
Strasbourg - Cathédrale - 1489 C'est un des plus authentique buffet gothique. |
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![]() Amiens - Cathédrale - 1429 (Positif de 1620). |
![]() Perpignan - Cathédrale - 1504 |
![]() Chartres - Cathédrale - 1546 Le buffet gothique est intégré à un double ensemble Renaissance mais les trompes de 32', latérales, ont été gâtées et mal ressucitées au XXe siècle. A l'origine, elles ne mettaient en évidence que 3 tuyaux d'un diamètre plus conséquent que celui actuel, qui en font des "gambes" de 32' et qui étaient posées sur des tourelles en tiers-point. Les "trompes" de Chartres sont les seules qui subsistent actuellement. A Bourges, on peut admirer la tribune qui "aurait" supportées de telles trompes. |
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