Tempéraments :

Voici les passages essentiels du texte de Rameau (1726).

 

"Puisque MI, qui fait la quatrième quinte après UT, ...surpasse d'un comma majeur le MI qui fait la tierce majeure d'UT, il n'y a qu'a diminuer chaque quinte du quart de ce comma..."

"Lorsqu'on est arrivé au milieu de la partition, on rend les quintes un peu plus justes, et cela de plus en plus jusqu'à la dernière...Il ne faut pas attendre qu'on soit arrivé au SOL# pour rendre les quintes un peu plus justes, et l'on doit s'y prendre dès la quinte d 'UT# à SOL # (supposé qu'on ait commencé la partition par UT) pour qu'on ait moins à regagner sur les quintes suivantes; et par ce moyen les dernières tierces majeures en souffrent beaucoup moins; quoy qu'on ne puisse se dispenser de les rendre pour lors un peu trop fortes, non plus que les deux dernières quintes."

Rameau décrit ici d'abord un tempérament identique à celui de Mercadier pour les notes D0, S0L, RE, LA, MI, SI,FA#, DO# donc présentant les mêmes tierces majeures justes : DO-MI, SOL-SI, RE-FA#, LA-DO#.
Mais il est moins précis au sujet de l'accord des 5 autres quintes; en particulier il ne dit pas quelles sont les deux dernières qui sont "un peu trop fortes". "Pour que les intervalles conservent toute la justesse possible dans les modulations les plus usitées, il faut commencer la partition par SIb et ne rendre pour lors les quintes un peu plus justes, que depuis à FA# ..."
Puis ,dans ce dernier paragraphe, il recommande une variante dans laquelle ce sont les 7 quintes SIb-FA-DO-SOL-RE-LA-MI-SI qui sont réduites d'un quart de comma chacune, ce qui rend justes les 4 tierces SIb-RE, FA-LA, DO-MI et SOL-SI.
Dans ce cas ,les deux dernières quintes "un peu trop fortes" sont indubitablement SOL #-RÉ# et MIb-SIb, comme il apparaît d'ailleurs dans les interprétations chiffrées de ce tempérament publiées en I 754 par le mathématicien GALLIMARD.

Les notes DO# et SOL# sont ici nettement plus hautes que dans le tempérament mésotonique: et peuvent être employées comme RÉb et LAb.

Un tempérament très voisin de ceux de Rameau a été décrit par MARPURG (1756): les 4 tierces justes sont cette fois FA-LA, DO-MI, SOL-SI, et RE-FA#.

 

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