Ce manuscrit n'est pas de la main d'Henri Arnaut de Zwolle. Il est dit
"de la première main".
Suit la
division de l'octave.
Et tout d'abord rien à propos de la table. Quiconque est charmé
par des arts, quels qu'ils soient, doit s'efforcer de les protéger
de tout son appui et de sa faveur. Ce n'est pas, crois-moi, sage de
dire: "Je vivrai". La vie demain est trop lointaine: vis
aujourd'hui. Et de même que les heures s'écoulent d'un
cours régulier, de même la vie périssable s'enfuit
d'un pied ailé.
Résumé
de tous les détails qui concernent le diapason.
Et d'abord, divisez la longueur de la flûte principale, c'est-à-dire
du point f au point magadis (extrémité de
la corde du monocorde, au sillet) ou final, en 9 parties égales
que vous marquerez par des points. Au point initial écrivez
f., puis au suivant g, au troisième néant,
au quatrième c, au cinquième néant, au
sixième g, au septième c', au huitième
g', au neuvième ga, etc.
Item de Gamma (sol) au point magadis faites de même
9 divisions.Au premier, c'est-à-dire en commençant,
vous avez Gamma, au suivant écrivez a., au troisième
néant, au quatrième d, au cinquième néant,
au sixième a, au septième d', au huitième
a', au neuvième aa, au
dixième magadis.
De même en 9 de a. jusque magadis. Au premier
se voit a., au second h, au troisième néant,
au quatrième e, au cinquième néant, au
sixième h', au septième e', au huitième
h", au neuvième h''', au dixième
magadis.
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Autres études sur les intervalles.
Le folio 128 contient également deux études sur les intervalles.
Comme il s'agit uniquement d'un texte, je n'ai pas jugé utile d'en
joindre la photocopie.
La rédaction n'en n'est pas de la main d'Henri Arnaut de Zwolle.
Il s'agit d'une "deuxième main", inconnue, mais assurément
de la même époque.
Première étude:
Tout d'abord faites une division en 15 (en
partant de c): au point 3 est e, au 5 g,
au 6 a, mais forme une dissonnance avec d,
au 7 b, au 9 e, au 10 g,
au 11 b, au 12 e.
Deuxièmement divisez ladite UT en 9. Le premier point est
d, le troisième g, le cinquième
d, le sixième g, le septième
d, le huitième d.
Ensuite divisez c-fa-ut en 8. Le second point est f,
le quatrième c, le cinquième f,
le sixième c, le septième f.
Ensuite commencez à d, et de d
à la fin déterminez 9 points. Le premier est e,
mais différent de e trouvé précédemment,
le 3e a, le 5e e, le sixième
a, le 7e e.
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Ce qu'on peut illustrer:
------1-----2-----3-----4-----5-----6-----7-----8-----9----10----11----12----13----14----15
|-----|-----|-----|-----|-----|-----|-----|-----|-----|-----|-----|-----|-----|-----|-----|
c-----------------e-----------g-----a-----b-----------e-----g-----b-----e
----------1---------2---------3---------4---------5---------6---------7---------8---------9
|---------|---------|---------|---------|---------|---------|---------|---------|---------|
c---------d-------------------g-------------------d---------g---------d---------d
-----------1-----------2----------3----------4----------5----------6----------7-----------8
|----------|-----------|----------|----------|----------|----------|----------|-----------|
c----------------------f---------------------c----------f----------c----------f
------------------1--
-----2--------3--------4--------5--------6--------7--------8--------9
------- --|-------|--------|--------|--------|--------|--------|--------|--------|--------|
----------d-------e-----------------a-----------------e--------a--------e
On vérifie:
c/e = 15/12 = 5/4 = tierce majeure Aristoxenienne.
c/g = 15/10 = 3/2 = quinte, et sur la ligne suivante, =
9/6 = 3/2.
c/a = 15/9 = 5/3 = sixte majeure
etc.
Deuxième étude:
En divisant une corde quelconque en deux,
on détermine l'octave; en prenant ces deux et en ajoutant
la moitié, c'est à dire une, mais dans l'autre sens,
on détermine la quinte; en prenant ces trois et en ajoutant
une à ces trois dans le même sens, comme précédemment,
on détermine la quarte: si à ces quatre on ajoute
dans le même sens une de ces quatre on aura la tierce majeure;
si à ces cinq parties on ajoute dans le même sens une
de ces cinq, on aura la tierce mineure; mais ceci ne peut pas se
trouver pour tous les intervalles.
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Ce qu'on peut illustrer, si j'ai bien tout compris :
|---------|---------|
Octave 1/2 |---------|
Quinte 3/2 |---------|---------|---------|
Quarte 4/3 |---------|---------|---------|---------|
Tierce majeure 5/4 |---------|---------|---------|---------|---------|
Tierce mineure 6/5 |---------|---------|---------|---------|---------|---------|
DGW: Les rapports sont justes, mais ça m'étonnerai que
ça marche sur un monocorde, son truc! Car, si la quinte est bien
3/2 de l'octave, la quarte est 4/3 de l'octave, et non pas de l'octave
+ la quinte ! ... et la suite.
I'auteur construit sa démonstration par rapport à une note
déterminée qui est égale à "2",
puis à "3", puis à "4", etc.
Pour correspondre au monocorde, par rapport à une note déterminée
qui est égale à "2", l'auteur aurait du s'exprimer
ainsi:
|---------|---------|
Octave 1/2: On divise en deux pour l'octave. Ok. |---------|
Quinte 3/2: On rajoute 1 pour la quinte. Ok. |---------|---------|---------|
Quarte 4/3: On divise par 3 et on rajoute 1.
|------|------|-----|------|
Tierce majeure 5/4: On divise par 4 et on rajoute
1. |----|----|----|----|----|
Tierce mineure 6/5: On divise par 5 et on rajoute
1. |---|---|---|---|---|---|
Folio 131,
Henri-Arnaut de Zwolle nous indique les
rudiments des intervalles de la gamme. Voir:
Egalement, folio 129, planche IX,
le diagramme de construction d'un orgue et
d'un clavicorde nous fournit la division des intervalles. Certainement
la plus précise et qui nous fournit avec certitude
l'accord Pythagoricien. Voir:
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