DGW - Orgue à nos logis

Une petite histoire de l'Orgue

L'hydraule
L'orgue antique
L'orgue portatif

Evolution de l'orgue
Mécanisme de l'orgue
Principe des jeux de l'orgue

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Tuyau d'orgue orné - Gonesse.Orgue, du latin "organum". Mot un peu vague que l'on pourrait traduire maintenant par "machin", "truc", "bidule", "appareil", "instrument" ... Il a aussi donné, en français, le mot "organe" et le verbe "organiser".
Dans l'ancien testament, organum désigne l'ensemble des instruments de musique à vent, (Ougab, en Hébreu).
L'orgue en tant que tel n'existait pas encore!
Il aurait été inventé par un certain Ctésibios que certains considèrent comme un physicien grec d’Alexandrie, 3 siècles avant JC.
Pour ma part il m’a été rapporté qu’il s’agissait plutôt d’un garçon coiffeur qui s’étonnait que le contrepoids du miroir qui était en face du client sifflait en modulant chaque fois qu’il en ajustait la hauteur. Ce contrepoids était dans un tube percé d’un trou pour laisser échapper l’air quand il y coulissait comme un piston.

En fait, Ctésibios a bien été ingénieur, il a bien inventé l'hydraule (Organa hydraulica, c'est à dire : instrument hydraulique), mais de là à ce qu'il soit l'inventeur de l'orgue ..... car depuis de nombreux siècles on utilisait des instruments constitués de plusieurs tuyaux assemblés que l'on soufflait à la bouche. La Flûte de Pan (Syrinx) en est le plus célèbre.
Bien des siècles avant l'ère chrétienne on trouve l'orgue à l'état embryonnaire en Judée, en Chine et en Grèce. Mille ans avant l'ère chrétienne, la chine connaissait le Tcheng, (ou Khon); C'est l'orgue à bouche composé de 7 à 36 tubes de bambou dans lesquels l'air est mis en vibration par une anche de roseau. Une anche libre; c'est aussi un peu l'ancêtre de l'harmonica.

En fait le nom d'Orgue ne sera adopté que pour les instruments pneumatiques, c'est à dire avec des soufflets, les orgues hydrauliques ayant toujours été appelés "Hydraule", Hydraulos en grec (Aulos qui fonctionne avec de l'eau), hydraulis ou hydra en latin. Ils ne sont hydrauliques que parce que la pression de l'air qui alimente les tuyaux est obtenue dans une cloche en bronze renversée sur une cuve pleine d'eau. On remplit d'air la cloche à l'aide de pompes à pistons (invention de Ctésibios, peut-être bien à la suite de son observation des miroirs avec contre-poids à coulisse!) et c'est la différence de niveau d'eau qui produit la pression d'air.

(Voir aussi, dans l'abécédaire, A comme Acquincum).

Schéma d'une Hydraule              Fonctionnement de l'Hydraule

- Hydraule, reconstituée par J. Perrot. (Doc GAM)

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L'orgue antique et l'orgue médiéval.

L'orgue avait sa place dans les cérémonies officielles, les festins, les jeux, et n'était pas admis à l'église. Pas moins que les autres instruments de musique, d'ailleurs. Le rite orthodoxe ne les admet toujours pas.
Dans le rite catholique, il n'a été admis qu'a partir du XIVe siècle, mais resta interdit dans le Primat des Gaules (Lyon) jusqu'à la révolution française. En fait, il s'est installé dans les églises subrepticement à partir du Xe siècle, mais il était interdit de s'en servir à la messe.
"L'organum" qui est le style de musique religieuse de l'époque se passait donc du son de l'orgue! Il était exclusivement vocal.

L'orgue que l'empereur de Byzance, Constantin Copronyme, offrit à Pépin le Bref en 767 ne fut pas installé durablement à Compiègne comme on le pense mais fut probablement envoyé au palais d'Aix la Chapelle où il participait aux fêtes royales. L'orgue de Charlemagne était-il celui-ci ou un autre ? Nous ne le savons pas. Cet orgue resta l'exception et disparut ! Très richement orné, il a dû être tout simplement pillé.

En 826, Louis le Débonnaire, fils de Charlemagne, dut alors faire appel à un prêtre, Georges de Venise, pour construire le premier orgue de construction occidentale. Probablement sur le modèle des orgues de la Grèce antique. Mais pas hydraulique. C'était un orgue à deux soufflets, à plusieurs jeux, dont les tuyaux étaient dorés. Il n'était évidement pas voué au service religieux mais toujours aux festivités du palais d'Aix la Chapelle.

Ce furent des religieux qui se chargèrent de la facture d'orgue au cours des siècles suivants.
Cela parait étonnant puisque cet instrument ne servait pas à l'église, mais rappelons nous que seuls les religieux détenaient le savoir à cette époque. Les élèves du prêtre Georges et leurs successeurs répandirent la facture d'orgue au nord des alpes, loin de Rome, ce qui explique la présence de cet instrument dans des abbayes germaniques bien avant le XIVe siècle au point que le Pape Jean VIII dut faire appel en 873 à l'Archevêque de Freising, en Bavière, pour avoir un orgue et un organiste dans le but d'enseigner la musique à Rome.
Ce n'est qu'au début du Xe siècle que l'orgue apparut dans des chapelles de couvents où exercaient des moines facteurs d'orgues.
Le premier orgue monumental fut construit à l'abbaye de Winchester vers 950. C'était un orgue que l'on disait avoir 10 rangs de 40 tuyaux. Du moins c'est ce qu'on croyait à la lecture du poème de Woltran qui le décrit; il semble qu'il n'en n'est rien. Il aurait possédé 4 rangs de tuyaux, ce qui était déjà pas mal pour l'époque. Les touches du clavier étaient à la verticale des tuyaux, il fallait deux organistes pour les actionner. Voir "A propos de l'orgue de Winchester".

L'orgue va alors se méler peu à peu aux cérémonies religieuses, au point qu'on a occulté son rôle profane et festif jusque tout récemment. Tout d'abord dans le but d'enseigner la musique. Il accompagnait le travail des chantres mais restait interdit à l'office.

Orgue médiéval  Orgue antique de l'Abbaye de Royaumont (restitution).

Les processions extérieures pouvaient toutefois être accompagnées par des orgues à main, dits "orgues portatifs", que l'on jouait portés en bandoulière ou assis, posés sur la jambe.

Orgue portatif (stalle) Musée des Augustins, Toulouse.

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Evolution de l'orgue.

Au XIVe siècle, des inventions vont permettre la construction d'orgues monumentaux :

- Les soupapes et le sommier à gravures qui permet d'avoir des touches de clavier beaucoup plus légères à enfoncer par rapport aux tirettes à coulisses utilisées jusque là.
- L'abrégé, système de transmission mécanique qui permet au clavier de commander l'ouverture de soupapes qui ne sont plus à la verticale de la touche. Les claviers vont pouvoir avoir la dimension qu'on leur connait toujours et être actionnés avec les doigts, non plus à coup de poing ou à poignée comme encore les claviers de carillons.
- Les registres coulissants, règles en bois perforées qui vont permettre de faire sonner les rangs de tuyaux individuellement (jeux) au lieu de les avoir par "paquets" sur deux ou trois sommiers communiquant par des conduits pouvant être bouchés par une soupape (Sperreventil). C'était le système de "Blockwerk" qui ne permettait que trois plans sonores: les fonds, les fonds + les principaux et les fonds + les principaux + les plein-jeux.
Voir "Histoire du Plein-Jeu" - L'orgue médiéval.
- Le buffet, meuble en bois, qui, en plus d'être décoratif, permet au son d'acquérir une certaine rondeur et qui évitait de recouvrir l'instrument avec une tenture qu'il fallait retirer à chaque usage.
- La multiplication des claviers, après avoir expérimenté la liaison d'un orgue médiéval et d'un orgue positif (posé au sol) placé dans le dos de l'organiste. Aujourd'hui ce petit orgue séparé du grand corps et qui est toujours placé dans le dos de l'organiste s'appelle toujours "positif", non seulement par rapport à son origine, mais en plus parce qu'il parait posé sur le sol au bord de la tribune.

Principe de l'abrégé mécanique de l'orgue. Traité d'Arnaut de Zwolle - XVe siècle.

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Mécanisme de l'orgue.

Schéma d'un mécanisme parmi d'autres, tant il peut y avoir de variations en ce domaine. Ce qui nous montre que l'orgue est une véritable machine. C'est le seul instrument de musique avec lequel le musicien n'est pas l'auteur du son mais l'air sous pression qu'il introduit dans les tuyaux en ouvrant une soupape. Le seul ? Enfin, presque, puisque les synthés (Claviers) modernes fonctionnent avec le même principe. D'un côté, on envoie de l'air à des tuyaux; de l'autre, on envoie du courant à un circuit.

Mécanisme de l'orgue. Petit Larousse Illustré 1980Principe de l'orgueForum: http://monde-orgue.cultureforum.net

Abrégé de mécanique d'orgue "Abrégé"

"Instrument magnifique et totalement indifférent, neutre, de tous les instruments le moins musical, ses claviers n'étant qu'une succession de leviers aboutissant à des clapets, introduisant l'air dans des tuyaux qui, d'un coup, comme frappés de stupeur, vomissent tout net tout le son dont ils sont capables, le prolongent, cubique, l'arrêtent, tout net, comme un automate inepte fait un geste". (Pierre Vidal - Bach et la machine orgue - Stil éditions).

Console de l'orgue de Mende Orgue de Mende Orgue de Dole Orgue Riepp, de Dole (Jura)

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Les jeux de l'orgue

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Principe des jeux de l'orgue.

Les différents jeux de l'orgue composent un ensemble sonore évolutif en fonction de leurs associations qui fait de cet instrument le premier synthétiseur de l'histoire.

Les jeux non imitatifs de l'orgue constituent l'essentiel de la vrai synthèse sonore, par ajout de sons harmoniques au son fondamental:
fonds, principaux, mutations, ainsi que la "fourniture" et la "cymbale" (le "plein-jeu") qui sont déjà des "mélanges" prêts à l'emploi et qui sont une survivance du "Blockwerk" médiéval.

Principe des jeux de l'orgue.
In: "La Recherche" N° 64 - James Lequeux

Jeux dans un orgue

Le mélange des jeux de l'orgue procède par synthèse additive ou synthèse soustractive.

Synthèse additive:
Bourdon 8 (son fondamental qui correspond à la note écrite)
+ Prestant 4 (ou autre "4") - première harmonique: à l'octave
+ Nazard 2 2/3 - 2e harmonique: à la quinte
+ Doublette 2 - 3e harmonique: suboctave
+ Tierce 1 3/5 - 4e harmonique (à la tierce de la doublette)
+ Larigot 1 1/3 - 5e harmonique: quinte
+.+.+...

La synthèse soustractive consiste à retirer des jeux entre le registre le plus grave et le plus aigü :
par exemple Bourdon 8 + Larigot 11/3. Il manque le 4', le 2'2/3 et le 2 pieds.
On a à faire à une synthèse soustractive si on retire des harmoniques intermédiaires. On obtient des "mélanges creux".
C'est là que réside en fait l'originalité de l'orgue, instrument de synthèse, créant dès le XIVe siècle des sons nouveaux et originaux.

Les jeux composés - notamment ceux de Fourniture et de Cymbale - sont constitués de plusieurs rangs de tuyaux aigüs parlant ensemble. Des "reprises" sont aménagées afin que le son ne dépasse pas un plafond de fréquence. Bien sûr, ces jeux ne sont jamais utilisés seuls.

Les numéros: 8, 4, 2, ... indiquent la longueur - en pieds - du corps sonore du tuyau correspondant au premier "ut" (C1) du clavier. Donc, la hauteur du son de chaque jeu.
Ceci explique par ailleurs le diapason des orgues anciens, le pied étant une mesure de longueur différente d’une région à l’autre. Comme c’est Berthe (au grand pied) qui avait le pied le plus grand*, l’orgue ancien français est le plus bas; près de 1 ton sous le diapason actuel. Le "Pied du Roi" qui était utilisé en France est égal à 324,84 millimètres. De plus, les premiers claviers commençaient sur un Si ou un Fa. D'où un certain flottement qui a pu durer jusqu'à ce que les claviers commencent tous sur le Do1.
* (Un seul, l'autre était bot!)

Les fractions indiquent les tuyaux ne sonnant pas à l'octave, mais à la quinte ou à la tierce, suivant les rapports de Pythagore.
1' 1/3, quinte du 2;
1' 3/5e, tierce du 2, etc.
La progression de la dimension des tuyaux de chaque octave suit un rapport logarithmique. Pour chaque octave ils ont une longueur égal à la moitié de la précédente:
16', 8', 4', 2', 1', 1/2', etc.
Maintenant, avec le diapason moderne et malgré le système métrique, ces dimensions sont un peu plus plus petites mais on parle toujours de pieds pour simplifier le propos.

Tuyau de Bourdon, en bois.Bouche tuyau de PrestantLe Bourdon, qui est un tuyau bouché, sonne à l’octave inférieure par rapport à un tuyau ouvert de même dimension. Pour éviter toute confusion les ouvrages anciens parlent de "Bourdon 4' sonnant 8". Ce qui signifie que le corps sonore mesure 4 pieds mais qu’il donne une note de même hauteur qu'un tuyau ouvert de 8 pieds (note écrite). Maintenant on dit "Bourdon 8" bien que le premier d'entr'eux ne fasse physiquement que (environ) 4 pieds.
Les tuyaux bouchés ne donnent que des harmoniques impaires alors que les tuyaux ouverts peuvent fournir toutes les harmoniques, que l'on appelle alors "partiels" :
(Voir la "loi des tuyaux")

Tableau des harmoniques
Niveau harmonique Note correspondante Rapport harmonique

Fondamental 1
harmonique 2
harmonique 3
harmonique 4
harmonique 5
harmonique 6
harmonique 7
harmonique 8
harmonique 9
harmonique 10
etc.

Ut 1
Ut 2
Sol 2
Ut 3
Mi 3
Sol 3
Si bémol 3 (-)
Ut 4
4
Mi 4


Octave 2/1
Quinte 3/2
suboctave 4/2 (2/1) -
Quarte du sol2, 4/3
Tierce majeure 5/4 - Sixte
du sol2, 5/3
Quinte 6/4 - Tierce mineure du mi3,  6/5
7/4
3e Octave 8/4 - (2/1)
Ton majeur
de l'ut4, 9/8 (seconde)
Tierce majeure 10/8 - Ton mineur du ré4, 10/9   

C'est cette suite harmonique qui est à la base de la gamme de Zarlino dont l'invention serait due à Aristoxène.
Elle repose sur la suite naturelle des harmoniques d'un son dans lequel on voit que les notes y apparaissent dans un désordre déroutant.
Zarlino a bâti sa gamme par imbrication des 3 accords parfaits Fa-La-Do-Fa, Do-Mi-Sol-Do, et Sol-Si-Ré-Sol.établis sur la base de quintes et de tierces pures de la gamme naturelle. Il en résulte l'accord de la gamme diatonique. (Voir "Zarlino et la gamme").

La valeur de chaque intervalle se calcule en faisant le rapport du rang harmonique des notes considérées.
Par exemple une quinte est égale à 3/2 puisqu'elle se trouve entre l'harmonique 3 et l'harmonique 2.
Et ainsi de suite, la tierce = 5/4, la seconde = 9/8e, la quarte = 4/3, ... , mais aussi la sixte, entre les harmonique 5 et 3, aura un rapport de 5/3 ainsi que la septieme qui est égale à 15/8e puisque cet intervalle se rencontre entre le SI de rang 15 et l'UT de rang 8.

Le timbre - caractérisé par la richesse harmonique - de chacun des jeux conditionne le timbre des différents mélanges de l'orgue.

 

L'orgue a aussi très tôt cherché à imiter des sons d'instruments dont nombres ne sont plus utilisés actuellement : Bombardes, Trompettes, Cromorne, Cornet, Nazard ... et d'autres, monstrueux, dont l'existence a été assez éphémère, du genre Kéraulophone, Tibia, Clarabella, Stentor, Dermogloste...

Le Nazard (ou Nasard) était une grosse flûte donnant un fort partiel de quinte. Dans l'orgue, c'est un rang à la quinte que l'on ajoute à la fondamentale : 8' + 2' 2/3

Le Cornet, sensé imiter le Cornet à bouquin, est un jeu composé de 5 rangs de tuyaux et qui est utilisé seul, en récit.
Il est composé de la fondamentale et de ses 4 premières harmoniques. (Fondamentale + Octave + Quinte + Double octave + Tierce).

Tuyau à ancheMême si le terme de Trompette évoque quelque chose de connu, encore faut-il considérer que celles-ci reproduisent un son différent des vrais trompettes modernes, mais assez proche de celles du 17e siècle. De même le Hautbois évoque plutôt le "Hautbois du Poitou" que l'instrument d'orchestre actuel.
Avec le Cromorne, le Clairon et la Voix-Humaine, ce sont des jeux composés de tuyaux à anche battante. C'est l'anche qui donne la note, le tuyau qui les surmonte n'étant destiné qu'à leur fournir le timbre. Ce ne sont que des résonateurs. Donc, la dimension de ces tuyaux ne correspond pas obligatoirement à celle des tuyaux de flûte fournissant la même note. Mais la hauteur du son émis est toujours caractérisée par celle du tuyau à flûte correspondant : Bombarde 16, Trompette 8, Clairon 4, etc.

 


 

 

 

 

Les jeux imitatifs sont plus tardifs et n'ont pas évolué d'une façon tangible depuis leur apogée, au 17e siècle, alors à leur perfection technique.

L'orgue du 21e siècle reste à inventer!
Le 20e ne nous a offert que des retours "néo" quelque chose.

Peut-on trouver maintenant ce qui ne l'a pas été depuis 150 ans? Tout au moins en facture classique?
L'évolution moderne serait plutôt orientée vers l'application de l'électricité. Produire un son à partir de circuits électriques existe depuis que le circuit lui même existe. Dès l'avènement du tube amplificateur utilisé en radio, des chercheurs ont détournée la fonction amplificatrice du dit tube pour le transformer en générateur de son.
Naquît ainsi l'oscillateur. Un oscillateur par note au départ, puis seulement pour une seule octave en obtenant les octaves par "effacement" du son fondamental et, successivement, de ses partiels.
Avec des filtres on modifie le spectre harmonique du son afin d’avoir des timbres différents, par synthèse soustractive.

Il y a eu aussi l'électricité au service des instruments acoustiques. (Nous opposerons "acoustique" = sons réels et "électronique" = sons générés par un circuit électrique). Parmi ceux-ci, les plus célèbres sont les "Ondes MARTENOT".
Les autres n'ont pas eu grande fortune, pas plus d'ailleurs que les "orgues électroniques"*, exception faite de l'orgue "HAMMOND". Peut-être parceque ce dernier n'a pas tant cherché à imiter l'orgue à tuyaux qu'à créer quelque chose de nouveaux (grâce à ses "diffuseurs LESLIE" et à ses tirettes "harmoniques").
* (Appelés vulgairement "Electronium")

D'un autre coté, l'enregistrement et la numérisation des sons dans les "orgues numériques"* permet des imitations plus fidèles que les synthèses électroniques. Cependant, les réalisations sont comparables à un simulateur de vol : "On a les sensations mais on ne décolle pas" !
* (Appelés vulgairement "Numerium", voire "Numerdium" quand leur sonorité est trop pourrie!)

Toutefois, l'association des sons acoustiques et de sons numériques donne des résultats convaincants, surtout si ces derniers ne cherchent pas systématiquement à reproduire des sons acoustiques existants. Ce qui l'est moins est que le ton des tuyaux varie avec la température ambiante, pas celui des sons numériques.

Le modernisme actuel s'orienterait plutôt vers un certain gigantisme et une gestion du fonctionnement de l'instrument par des systèmes numériques. Dans quel état seront ces derniers dans quelques années, quand l'électronique "ne suivra plus" et que l'organiste sera bien embêté parce qu'il ne pourra rien faire pour sortir un son de son biniou ? Lui réparera-t-on un orgue passé de mode pour lequel "on" demandera une somme faramineuse ?
Pour ma part, l'avenir devrait rester à la simplicité, celle qu'on peut toujours dépanner soi-même, quitte, à l'instar de l'orgue de l'église Saint-Eustache, à avoir une console mécanique doublée d'une console numérique qui offre des possibilités insoupçonnées. Si cette dernière tombe en panne, la console mécanique autorisera toujours son service.

 

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MàJ décembre 2007