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Définition du plein-Jeu
- Caractéristiques des jeux
de l'orgue
- I - L'Orgue médiéval
- A propos de l'orgue de Winchester
au Xe siècle.
- II - Le Ripieno
- III - L'orgue nordique
- IV - Le Plenum au XVIe siècle
en France et aux Pays-Bas
- V - Le Plein-Jeu Français de Titelouze
à Dom Bedos - Voir aussi la communication de Joseph
SAUVEUR en 1702.
- VI - Les origines de la Cymbalisation
- VII - FH Clicquot et les Pleins-Jeux
- VIII - L'orgue d'Europe centrale
aux 17e & 18e siècle
- IX- Le Plein-Jeu en Angleterre
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page "Esthétique"
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Définition
du Plein-Jeu
Plein-jeu:
registres qui, dans un orgue, comportent un ou plusieurs ensembles de
tuyaux qui, sur une note du clavier, parlent simultanément.
C'est une survivance du "blockwerk" médiéval
pour lequel il n'était pas possible d'individualiser les sons des
différents rangs de tuyaux qui le composaient.
Les Pleins-Jeux
sont composés de tuyaux de "principaux", c'est
à dire de tuyaux dont le timbre n'est ni trop terne ni trop riche
en harmoniques afin que le mélange de leur sonorité soit
homogène.
Le Plein-Jeu fait entendre une sonorité brillante destinée
à accompagner le chant pour la foule des fidèles.
On trouve aussi les termes de "Fourniture" et de "Cymbale",
dont l'association donne le "Plein-Jeu", au sens propre,
dans l'orgue moderne (depuis le XVIIe siècle). La Cymbale,
apparue après le Moyen Age, est une synthèse sonore du "Cymbalum",
jeu de cloches qui était souvent associé à l'orgue
médiéval.
Le terme de Plenum,
que l'on rencontrera souvent, désigne l'association du Plein-Jeu,
ou de la seule Fourniture, avec les tuyaux de principaux de l'orgue, c'est
à dire son assise sonore.
Le principe du
Plein-Jeu est d'associer des tuyaux qui donnent les harmoniques du son
fondamental - les octaves et les quintes, rarement la tierce et jamais
les autres harmoniques - souvent jusqu'à des rangs à la
tessiture très élevée, mais sans dépasser
un "plafond" d'audition. Arrivés à ce plafond,
les rangs aigus "reprennent" à leur octave inférieure.
A l'origine, cette reprise venait en "doublure" du rang qui
donnait l'octave inférieure, puis, au fil de l'évolution,
chaque fois que le plafond est atteint par le rang le plus aigu, c'est
l'ensemble des rangs qui reprend à la quarte ou à l'octave
inférieure. (Reprise à la quarte, oui ! Pour se retrouver
à la quinte du fondamental. Par exemple, sur un Ut, on reprendra
au sol inférieur, quarte inférieure mais quinte du Ut).
L'étiquette
"Plein-Jeu" à la console d'un orgue indiquera que les
rangs de Fourniture et de Cymbale sont sur un seul registre. On parle
alors de "Fourniture Cymbalisée", ou "Fournibale"
dans le langage vulgaire des organistes.
On peut rencontrer
aussi l'appellation "Mixture", surtout dans les
pays germaniques et nordiques.
Le "Ripieno"
Italien est un cas particulier dans la mesure où il s'agit d'un
plein-jeu dont chaque rang de tuyaux peut être appelé séparément
à la console. C'est même actuellement le modèle le
plus authentique du Blockwerk médiéval, mais à registres
séparés.
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Caractéristiques
des Jeux de l'Orgue
Rappelons,
pour la suite, que les jeux d'un orgue sont définis par la longueur,
en pieds, de leur tuyau le plus grave, au niveau de l'UT1*. Mesure de
leur corps sonore, évidement !
Le son fondamental correspond à un jeu de 8 pieds, ou 8'. C'est
la "note écrite" (sur une portée musicale).
L' octave de ce jeu fera 4', sa quinte 2' 2/3, sa "super octave"
2', puis: 1' 1/3, 1', 1/3', 1/2' etc.
Il est évident que, physiquement, l'UT 3 d'un jeu de 8 pieds ne
mesure plus que 2', mais ça n'en restera pas moins un UT3 de 8' !
C'est l'UT3 du registre de 8'. Donc, si on dit que l'UT3 du 4' reprend
en 8', cela veut dire que le tuyau de l'UT3 du 4' qui mesure 1' sera remplacé
par un tuyau de UT3 du 8' qui mesure 2'. On parle aussi de "recoupe".
Recoupe d'octave ou de quinte.
De même
pour les tuyaux bouchés, c'est le son émis (note musicale)
qui compte. Un bourdon 8' ne mesure physiquement que 4' mais, comme il
donne le son fondamental, on parle de Bourdon 8'. Les anciens précisaient
"Bourdon 4' sonnant 8".
Ca va? Vous arrivez à suivre?
De là on peut définir le fameux "plafond d'audition"
qui est généralement de l'ordre du 1/8', soit le dernier
tuyau de la doublette de 2' sur UT5. Un peu au dessus de 4000 Hertz.
Maintenant les claviers montent au sol 5 et le plafond est porté
à près de 6000 Hertz, toujours le dernier tuyau de la doublette
qui fait alors 1/12', soit 1 pouce, à peu près 2,7 cm (dimension
du corps sonore).
Au delà, on les entend toujours (jusqu'à 12 - 15 000
Hz, voire 20 000 quand on est jeune) mais peu de praticiens sont
capables de faire pépier convenablement des tuyaux aussi courts
et peu d'oreilles capables de déterminer la note émise.
* -
En France, sur l'orgue, le premier UT est UT1, logique, non? Les octaves
sont: UT2, UT3 etc.
En Allemagne, on a C, puis c0, puis c1, c2, c3 etc.
En Angleterre, C, puis c, puis c', c'', c''' etc.
Donc,
l'UT du milieu du clavier, ou de la "serrure" du piano, est
le c1 Allemand, le c' Anglais et est l'UT3 Français.
Cette numérotation s'applique à toutes les notes de la gamme:
UT1, FA1, SOL3, LA4 ... = C, F, g1, a2 ... = C, F, g', a'', ...
Pour mémoire, LA3 = a1 = a' = 440 Hz du diapason ("tuner")
moderne.

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